A-graphe #6

Tu es devenu paysage. Tu m’attendais, c’est ça ? Toi aussi, tu regardes frénétiquement la montre ? Je suis essoufflée de me tenir prête. Tous les matins quand on attaque, on ne sait pas ce que la nature nous réserve. Si tu prends ce temps pour toi et pas pour faire des lessives, c’est déjà pas mal tu sais. Et quand t’as une idée en tête tu l’as pas ailleurs. Nos avancées ont-elles les bonnes longueurs ? On constate comment on nous remplit en tant que touristes, et détourne notre attention en multipliant les gestes et les lieux commémoratifs. L’espace est un doute. Pour garder le silence, il faut avoir pu parler. Je n’ai pas peur de recommencer, avec & à partir de toi. Si je boite, si ma voix se heurte, je me tiens aux pages. Tu me racontes comment tu as fais pour que ça se passe bien ? Le sens tactile qui peu à peu s’est atrophié dans nos sociétés : où la poésie peut-elle se situer pour ne pas être en deçà du toucher ? Je pourrais juste me suffire de son visage. Rien, hormis la transformation du corps en langage.


C’est quoi les a-graphes ?

Avec des mots lus sur remue.net et aussi Philippe RAHMY-WOLFF cité par Sabine Huynh et beaucoup Twitter et Marguerite Duras et Perec, très peu

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